Avons-nous perdu la raison ?

 Au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et alors que le Rassemblement national vient de finir en tête des suffrages exprimés par les Français lors des élections européennes, que se dit-il dans le cabinet des psys ? La psychanalyste Catherine Grangeard lève le voile.

POINT DE VUE. « Les jours d’après »

Publié le 14/06/2024 à 16h08

extraits :

« Quel bazar ! » « Groggy, je me sens comme avec une gueule de bois phénoménale. » « Période historique incroyable. » « Avons-nous perdu la raison ? » Voilà quelques-uns des propos entendus cette semaine dans mon cabinet. Des ados à leurs grands-parents, ça remue !

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«Alors, nous y sommes ? » est une question qui revient ces derniers jours. C’est suffisamment notable pour que nous y réfléchissions… Mais on n’aime plus les élites déplore le prof d’histoire déjà cité. « C’est très clair, l’image de l’instituteur respecté est d’un autre siècle. » Est-ce un paradoxe : plus il y a des gens diplômés et moins on les respecte ? Est-ce dire que l’on désire pour soi et ses enfants un état que l’on va ensuite dénigrer ?

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Le fondement du contrat social des démocraties c’est de faire reculer la violence. En contrepartie, on accepte de renoncer à certaines satisfactions pulsionnelles, à respecter les lois énoncées pour les bien collectif. C’est pour cette raison que, lorsque les inégalités reculent, celles qui demeurent sont plus inacceptables qu’auparavant.

Alors les figures qui incarnent l’autorité jugée défaillante suscitent une agressivité décuplée. Ces figures sont endossées par l’État, les pouvoirs, les polices, les profs, les médecins, etc. Une décharge des pulsions agressives (directement ou indirectement) explique des actes qui vont parfois à l’encontre de soi-même dans le fond. On le voit dans la destruction de biens communs lors d’émeutes.

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ATTENTION COQUILLE : il y a un s qui s'est glissé à la fin de "les bien (collectif) "... pour le bien collectif, voyons !