Libérer la parole
En 2017, elles ont pris la parole pour dénoncer. Elles ont
osé dire ce que l’humiliation leur avait faire taire. Une fois rompu, le pacte
du silence imposé par le harceleur, le violeur, par celui qui a fait mal, qui a
mal fait, une fois brisées ces chaines, un autre regard sur soi, sur la vie
survient.
Parfois, la solitude devant ses propres actes ne rend pas les
choses plus simples.
Parfois, l’incompréhension des autres est une douleur
supplémentaire.
Il faut alors franchir une nouvelle étape. Se libérer de
l’intérieur.
Les violences laissent des cicatrices, il se peut qu’elles
soient invisibles. Ce qui ne veut pas dire indolores.
La confiance en soi, l’estime de soi peuvent-elles rester
indemnes ? C’est rare.
Les regrets, les remords peuvent s’en mêler et on peut s’en
vouloir.
La confiance en sa capacité de choisir les bonnes personnes ?
Forcément, à interroger.
Pour se reconstruire, il faut creuser.
L’empathie ne suffit pas. Bien sûr, elle est indispensable.
Se sortir de violences, c’est à la fois modifier les
conditions extérieures qui en sont la cause et soigner les dégâts internes, en
éradiquer les racines et les traces.
Le passé ne s’efface pas. Permettre de l’intégrer en en
faisant quelque chose est l’étape suivante. La souffrance renforce,
l’expérience peut ouvrir les yeux sur soi et sur les autres.
Ajout pour les personnes à proximité de Beynes :
Violences conjugales : « En zone rurale, c’est plus dur de s’en sortir »
L’isolement, le manque de mobilité et de
structures spécialisées augmentent les difficultés des femmes victimes de
violences.
En quoi
la vie en milieu rural augmente-t-elle les difficultés des femmes à sortir de
la violence ?
Les zones peu densifiées ne favorisent pas la
discrétion. L’isolement géographique et le manque de mobilité peuvent enfermer
ces femmes dans un piège.
Et c’est sans compter la peur du commérage,
voire une forme de complaisance dans le cas où l’agresseur est un notable du
coin.
Dans un milieu avec peu de densité de
population, tout le monde se connaît, et cette proximité ne favorise pas la
prise de parole des femmes victimes de violences.
Ce sont celles qui résident
dans les zones rurales qui se déplacent le plus souvent vers le système de
soins (40,9% des victimes contre 34,9% des victimes de l’unité urbaine de
Paris).
La différence réside
essentiellement sur les consultations de psychologue qui sont plus fréquemment
sollicités dans les zones rurales (et les communes de moins de 100 000
habitants) que dans l’unité urbaine de Paris (26% contre 15%).
Catherine Grangeard, psychologue, psychanalyste à Beynes.
01 34 89 41 01
01 34 89 41 01
Mots clés : harcèlement, me too, balance ton porc,
injures sexistes, paye ta fac, paye ta blouse, paye ta robe, violences
conjugales, viol, féminicide.
Libérer la parole
Reviewed by Catherine Grangeard
on
janvier 03, 2018
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