La sexualité décomplexée, c'est mieux !
Voilà qui fait PLAISIR !
Cet article dans la rubrique Santé rédigé par la journaliste Isabelle Delaleu. C'est dans le magazine Marie France ,En kiosque c'est le Numéro 309.
C'est bien mieux quand la rubrique santé intègre ces réflexions. La santé sexuelle fait tout simplement partie de la santé, en général...
Extrait de l'article à retrouver intégralement en achetant le magazine !
(...) Tout sauf résignée ! Dans le film Les jeunes amants, de Carine Tardieu, Shauna (Fanny Ardant) cède, à 71 ans, à la passion amoureuse et sexuelle, renoue avec le plaisir et le désir. Une démonstration vivifiante qu’il n’y a pas d’âge limite pour le sexe ! C’est aussi le credo de Catherine Grangeard, psychanalyste et psychosociologue, et auteure du livre Il n’y a pas d’âge pour jouir (la retraite sexuelle n’aura pas lieu !), paru aux éditions Larousse. Une psy engagée, enchantée de la sortie de ce film qui met à mal les idées préconçues sur l’asexualité dont on affuble encore les plus de 15 millions de femmes de plus de 50 ans, et qui nous confirme à l’inverse que « le désir ne passe pas que par les hormones… À tout âge, vivons en liberté sans rien nous laisser imposer ! ». Des femmes de plus en plus épanouies Les chiffres semblent d’ailleurs lui donner raison. Ils montrent en effet un réel épanouissement des femmes au fil des décennies, qui se répercute positivement sur la sexualité. En effet, avec l’âge, on apprend à s’apprivoiser : si on n’était pas toujours « à l’aise dans ses baskets » à 25 ans, une fois que l’on atteint voire dépasse les 45 ans, on accepte mieux son corps, on se sent plus facilement libérée du regard des autres (c’est l’avis de 68 % des femmes1 ) et on se sent plus confiante qu’autrefois (61 % des femmes2 ). Au lit, même décontraction ! Adieu les complexes, (...)
Rien n’empêche le désir
On a pourtant beaucoup jasé sur la ménopause et ses conséquences soi-disant « désastreuses » sur (notamment) la baisse du désir chez la femme et sur son vieillissement accéléré, liés à la chute des hormones féminines et qui s’accompagneraient d’une tendance naturelle à devenir plus excitée par le crochet, les confitures ou la vie associative, que par un corps masculin. Mais en réalité, « la ménopause est une construction occidentale (et essentiellement abordée sous l’angle médical) autour du vieillissement naturel » explique la psy. Elle n’est pas un couperet qui chamboule tout ! D’autant qu’en réalité, la cyprine, sécrétion vaginale lubrifiante, émise par les glandes de Bartholin quand on est excitée sexuellement, est toujours présente, même bien après la ménopause, pour nous rappeler qu’on peut continuer à faire l’amour, à connaître désir et plaisir !
(...)Sortir des schémas imposés
Dans les faits, la baisse du désir survient plus fréquemment chez les « quinquas et + » qui vivent mal les modifications de leur corps et le vieillissement, « qui sont un peu trop soumises aux diktats sociétaux et ont intégré que seules la jeunesse, la beauté et la fraîcheur, sont désirables. Une machine à fabriquer des complexes et des regrets ! », regrette la psy. Rien d’étonnant, car société et médias ont tendance à rappeler aux femmes de 50 ans (et plus encore, à celles de plus de 60 ans) qu’elles ont atteint la date limite de péremption : on se souvient de la saillie de Yann Moix, les reléguant au rang d’invisibles et de non-désirables. Dans Les jeunes amants, Melvil Poupaud, 25 ans de moins que Fanny Ardant, ne voit pourtant pas son âge, mais une femme libre, qu’il trouve incroyablement désirable, malgré les signes du temps. Il serait bon que les femmes sortent des normes et des stéréotypes, et, comme le suggère la psy, « changent de braquet », en réalisant que si la beauté « se fane », c’est leur épanouissement, leur personnalité, leur liberté d’être et de vivre, qui les rend attirantes, et que c’est sur ces points forts et durables qu’il faut miser !
Moins d’envie… et si c’était l’ennui ? Reste que la baisse du désir et de la libido est aussi, souvent, directement liée à une vie sexuelle médiocre et routinière. S’ennuyer au lit, fait s’étioler le désir. Partenaires très longue durée qui ont fini par rendre le sexe monotone, difficultés d’érection mal vécues, amants égoïstes, trop pressés ou peu inventifs : tous les hommes ne poussent pas non plus aux déchaînements sensuels ! « La conjugopathie a plus de responsabilités dans la perte d’envie que l’horloge biologique ! », résume avec humour Catherine Grangeard. L’insatisfaction sexuelle (qui concerne plus d’une femme sur 3) augmente d’ailleurs avec la longévité du couple, puisque chez les femmes insatisfaites, 7 % sont en couple depuis 1 à 3 ans et 16 %, depuis 7 à 20 ans.
L’usure, ennemie du désir ? Oui, et chez les deux sexes, d’ailleurs ! En couple, maintenir le désir passe par la connivence, l’intimité, le dialogue, le temps et l’attention qu’on s’octroie l’un à l’autre. Il importe d’en parler à son partenaire si on souffre de son désinvestissement, et on peut toujours consulter un thérapeute si on ne trouve pas d’issue.
Faire l’amour… ou pas ? Mais le sexe ne doit pas devenir une injonction ou une obligation ! Si l’abstinence est longtemps restée un sujet tabou, elle s’assume, voire se revendique, davantage aujourd’hui, qu’elle soit volontaire ou subie...
« Là encore, c’est la société qui crée la norme, et il faut s’en affranchir, conclut Catherine Grangeard. Je dis aux femmes : ne vous laissez pas contraindre, vous avez tous les droits, profitez de la vie pleinement, et du sexe si vous en avez envie ! »
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