TCA et thig gap : l'obsession de la minceur des femmes



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Lise Lafaurie, Journaliste santé

Article publié 

Le thigh gap : gare aux obsessions minceur !

Selon Catherine Grangeard, psychologue spécialisée dans le rapport des femmes à leur corps, la première question à se poser devrait être « pourquoi est-ce que je veux absolument avoir un écart entre les cuisses ? ». « Ces jeunes filles pensent que leur corps est comme de la pâte à modeler ou de la glaise, et qu’elles pourraient donc le transformer à leur convenance », décrypte la psychologue.

Or, lorsqu’il n’est pas naturel, ce thigh gap exige une maigreur extrême, avec tout ce que cela implique en termes de santé (carences, aménorrhée, ostéoporose, troubles hormonaux…), dans le seul et unique but d’obtenir quelque chose que l’on trouve joli.

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 « Sans en être le déclencheur, ces réseaux en sont néanmoins responsables car ils permettent d’amplifier un effet de mode : on n’est plus seul devant une obsession délirante, mais on retrouve plusieurs centaines de milliers de personnes qui l’entretiennent avec nous », analyse Catherine Grangeard. Plus aucun argument de bon sens quel qu’il soit n’a alors de poids : « Ces jeunes filles n’écoutent plus rien, leur désir se réduit à une communauté qui devient leur monde entier », ajoute la psychologue.

Ces jeunes filles ne se fient plus à leurs besoins internes de nourriture, et se privent tant que possible en vue de perdre tout ce qui peut être perdu pour atteindre ce creux, cela révèle un vrai problème psychologique, à l'image de l'anorexie mentale. 

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... Mais les réseaux sociaux peuvent aussi être de bons remèdes au mal, puisqu’une immense communauté #bodypositive a pris ces dernières années le contre-pied de ces obsessions minceur ....

« La mode du thigh gap, comme toutes les obsessions maigreur, vient d’un problème d’identification à des femmes qui ne sont pas saines », explique Catherine Grangeard. Les femmes qui l’arborent sont généralement les mannequins de podium, dont l’indice de masse corporelle (IMC) tourne autour de 16, à savoir classé dans la maigreur par l’OMS.

Catherine Grangeard psychologue : Cela interroge beaucoup sur la place occupée par les femmes dans la société, qui fait qu'elles se replient sur leur corps, comme si elles pensaient que c'était la seule chose sur laquelle elles pouvaient avoir du pouvoir.

« Pourquoi est-ce si important pour elles d’être perçues comme jolies ? Qu’est-ce qui est derrière tout ça ? À quel moment leur regard sur elles-mêmes a-t-il été perturbé au point de s’affamer pour créer un creux là où habituellement il y a une courbe ? », demande-t-elle. En les interrogeant différemment, la spécialiste tente de leur faire prendre du recul, pour une prise de conscience à la fois individuelle et sociétale.

Au même titre que les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie) sur lesquels elles risquent souvent de déboucher, les obsessions minceur sont donc des troubles psychiques qui méritent une vraie prise en charge. « L’accompagnement psychologique est conseillé, mais il ne doit pas être centré sur le symptôme, qui n’est que la manifestation d’un mal-être bien plus profond », résume l’experte.


TCA et thig gap : l'obsession de la minceur des femmes TCA et thig gap : l'obsession de la minceur des femmes Reviewed by grangeard on juin 01, 2023 Rating: 5

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