Comment minimiser l’impact psychologique du confinement ? J 15
CONFINEMENT : J 15
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Comment
minimiser l’impact psychologique du confinement ?
3 milliards de personnes sont actuellement confinées
sur la planète, soit à peu près le 1/3 de l’humanité.
Voici
une synthèse d’une
méga-étude scientifique britannique réalisée à
l’occasion des épidémies de SRAS en 2003, d’Ebola en 2009 et de la pandémie
H1N1 en 2010. Issues de dix pays différents, vingt-quatre études ont été
réalisées.
- Les périodes de
confinement ont nécessairement un impact psychologique négatif
considérable qui peut parfois être ressenti des mois, voire des
années plus tard.
- Ce constat incite
à prendre des mesures immédiates pour en minimiser les conséquences.
- Les personnes
ayant des antécédents psychiatriques (on s’en doutait) et les
personnels de santé exposés puis confinés sont plus à risque de
troubles psychologiques ultérieurs et justifient la mise en place
d’interventions de soutien précoces.
Immédiatement
après la période de confinement, des symptômes psychologiques ont été
fréquemment observés chez les personnes confinées : anxiété, troubles
émotionnels, dépression, stress, insomnie, symptômes de stress
post-traumatique, colères et épuisement émotionnel, humeur maussade,
irritabilité, les deux derniers ayant une prévalence particulièrement élevée
(73% et 57% respectivement). Des difficultés de concentration, de prise de décision,
une baisse de performance et une réticence au travail ont été observées.
Au sein
des familles, les enfants semblaient plus affectés que les adultes.
Parmi
les professionnels de santé confinés après avoir été en contact avec des
patients infectés, le fait d’avoir été séparés de leurs collègues de travail
augmentait la sensation d’isolement, sans compter la culpabilité liée à la
crainte de leur occasionner une surcharge de travail.
Les facteurs de risque psychologique durant le confinement
La durée
de la quarantaine, en particulier au-delà de 10 jours, était associée à un
impact psychologique important, avec notamment la présence de symptômes de
stress post-traumatique, de comportements d’évitement ou encore de colère.
Plusieurs
facteurs ont été ressentis comme source de stress durant le confinement : la
peur d’être infecté ou d’infecter les autres, en particulier les proches, les
difficultés liées à l’arrêt des activités habituelles, à la perte du contact
avec les autres, l’ennui, la frustration, le sentiment d’isolement.
Le
manque de transparence sur l’évolution de l’épidémie de la part des autorités
de santé, de clarté des messages, en particulier pour les plus exposés, ou
encore de coordination ont également été ressentis comme des facteurs de stress
lors de l’épidémie de SRAS à Toronto en 2003.
Les facteurs de stress après le confinement
L’arrêt
de pans entiers de secteurs d’activité, les pertes financières et les
difficultés économiques que le confinement a occasionnés constituent un facteur
de troubles psychologiques, de colère et d’anxiété qui peuvent se poursuivre
plusieurs mois après le confinement. Sans surprise, les foyers disposant des
revenus les plus bas semblent souffrir davantage de cette perte de revenu
temporaire que ceux disposant de revenus plus importants. La stigmatisation de
personnes (soignants notamment) placées en confinement ont pu faire l’objet
d’une mise à distance de la part de leur entourage. Nous avons malheureusement
déjà vu poindre ce genre de comportement dans l’épidémie qui nous touche
aujourd’hui.
Des effets à plus long terme
3 ans
après l’épidémie de SRAS, des abus ou une dépendance à l’alcool ont pu être
associés au confinement. En plus des comportements d’évitement (personnes qui
toussent, lieux de rassemblement) encore présents dans les semaines suivant le
confinement, certains ont obsessionnellement conservé des gestes barrières
comme le lavage des mains ou l’évitement des foules durant plusieurs mois.
Que peut-on faire pour minimiser l’impact psychologique du confinement ?
Pour les
auteurs, la seule façon de prévenir ces comportements est une information
claire et rapide des populations par les autorités de santé de façon à
faciliter une meilleure compréhension de la problématique.
Le
risque psychologique étant lié à l’exposition, les auteurs préconisent de
limiter la durée du confinement au minimum en fonction des données de la
science (sans période de précaution). Tout ce qui est susceptible de limiter
l’anxiété immédiate et donc les troubles psychologiques à distance constituent
une priorité.
A
demain…
Comment minimiser l’impact psychologique du confinement ? J 15
Reviewed by grangeard
on
mars 31, 2020
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