La vie ne s'est pas arrêtée ! Confinement J 16
CONFINEMENT : J 16
Préserver notre santé mentale
Poisson d’avril ! Profitons aujourd’hui de nos âmes
d’enfant. C’est le jour à ne pas gâcher. Profitons de ces instants fragiles, de
ces possibilités de bonheur comme une multiplication de poissons en papier
épinglés dans le dos juste pour le plaisir d’éclater de rire.
Les collections des milliers de blagues qui circulent depuis
le 17 mars témoignent de ce désir de jouir quoiqu’il en soit.
La vie ne s’est pas arrêtée !
Le confinement rend plus facilement possible une certaine
proximité que l’absence de libre circulation rend plus impérative. Ce sont les
paradoxes permanents.
Moins on peut se rencontrer, plus il y a urgence à inventer
les moyens d’être présents les uns aux autres.
Au point que l’envahissement pourrait en agacer certains. Il
y en a qui aiment être seuls ! N’oublions pas. Les enfants qui aiment
jouer dans leurs chambres et s’inventer un monde imaginaire sont bien heureux
qu’on ne vienne pas les déranger à tout bout de champ. Ils deviennent des
adultes qui apprécient cette parenthèse et ne vivent pas le confinement comme
un empêchement mais comme une opportunité.
Ne pas déranger !
Et prenons- en de la graine. « A tout bout de champ »
indique la persévérance. Le paysan laboure le terrain d’un bout de son champ à
l’autre en d’incessants allers et retours. Il décale méthodiquement la charrue
pour que tout l’espace soit travaillé. Jusqu’à ce que ce soit fini. Là, il est
content et peut s’arrêter. Se reposer.
Ce plaisir est cultivé dans l’espace clos des confinements
par les enfants qui s’appliquent à colorier sans dépasser, à découper sans
déborder les merveilleux poissons qu’ils se réjouissent de poser dans les dos
sans se faire remarquer ou en espérant juste y arriver. Même si c’est pas vrai,
jouer aux poissons du 1er avril est un rendez-vous annuel à ne rater
sous aucun prétexte pour certains durant de longues années.
Métaphoriquement, l’excitation de faire de bonnes blagues, de
préparer des surprises demeure chez certains. Les preuves depuis le début du
confinement sont manifestes avec tous ces traits d’humour que les gens
s’envoient, à tout bout de champ.
Rire est le propre de l’être humain.
Et l’humour, la politesse du désespoir…
Parce que la vie doit continuer, coûte que coûte. Aucune
occasion ne devrait être ratée pour s’amuser un peu et se fabriquer des beaux
souvenirs, c’est le minimum de savoir-vivre. L’élégance des rapports humains ne
devrait céder sous aucun prétexte. C’est ce qui caractérise certains individus
qui répandent un je ne sais quoi du goût de la recherche du meilleur de
l’existence. Ce luxe ne s’achète nulle part. Ce trésor est tapi au fond de la
spontanéité de l’enfance qu’il nous reste.
Canulars
pour se moquer, farces et attrapes sont un autre versant de ces poissons
d’avril.
L’enseignement à tirer de ce que devient une plaisanterie bon
enfant est passionnant. Le plaisir de dominer l’autre, « je l’ai eu »,
s’introduit dans ces petits poissons de papier. Chez les adultes, des trésors
de mauvais goût sont parfois déployés pour rire aux dépens d’autres. Comme
d’habitude, la perversité ne disparait pas. Une médaille a toujours deux
facettes.
L’origine
des poissons d’avril révèle comment l’esprit humain introduit toujours quelque
chose pour s’amuser. En 1564, le roi
Charles IX a décidé que l'année ne commencerait plus le 1er avril mais le 1er
janvier. Ce changement a également décalé les échanges de cadeaux qui
marquaient le passage à la nouvelle année. Pour semer le doute au sujet de la
date réelle du nouvel an, certains ont persisté à offrir des présents en avril.
Avec le temps, les petits cadeaux d'avril se sont transformés en cadeaux pour rire,
en blagues, puis en stratagèmes pour piéger les autres.
Ce 1er avril
2020, bien spécifique, s’inscrira dans cette longue tradition !
A demain…
La vie ne s'est pas arrêtée ! Confinement J 16
Reviewed by grangeard
on
avril 01, 2020
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