Changer la vie, dehors, dedans .... CONFINEMENT J 43 et Déconfinement J - ?

CONFINEMENT : J 43

Préserver notre santé mentale

Changer la vie

Les campagnes se désertifiaient, on s’y ennuyait. Voilà que la densité des villes devient un risque important et les privations de libertés s’y enchainent. Les lieux de divertissements qui en faisaient tout le charme sont fermés et jugés inquiétants. Le danger migre.

Ce n’est pas la première fois que Paris va repenser sa géographie urbaine. Le préfet de la Seine de 1853 à 1870, le baron Haussmann a créé les larges avenue et les immeubles qui donnent encore à la capitale sa beauté. Ce fut pour faire circuler l’air et l’eau en vue de salubrité publique. Un mal pour un bien…

Un renversement de valeurs s’opère à toute allure. Maintenant, respirer, se promener dans la nature est gage de santé et d’équilibre. Le confinement a des allures de vacances pour certains et d’emprisonnement pour d’autres. L’une des raisons dépend d’où vous vivez. Avec les mêmes revenus, vous serez un prince, un mendiant…

D’autres raisons tiennent au bien-être intérieur. Si vous vivez avec de bonnes personnes, encore faut-il le percevoir… et l’inverse est vrai, si vos proches ne sont pas ceux qu’il vous faut, le réaliser est déjà un grand pas.

Cet insight n’est pas lié aux seules conditions de vie du moment. L’influence du formatage du passé se manifeste dans l’appréciation de toute situation. Quand on en examine les paramètres, c’est une donnée à toujours, absolument toujours, intégrer. « Moi, j’ai tendance à voir améliorer/empirer… » permet de rééquilibrer, de relativiser son ressenti. Analyser ces impressions reste un préalable pour changer ce qui doit l’être et ne pas s’égarer, c’est un des repères non négligeables.

Changer la ville, changer de vie ?

De notre géographie personnelle le confinement a éclairé certaines zones plus que d’autres, celles qui se voient dans la rupture des habitudes, celles qui émergent quand le mouvement diminue. Dehors, dedans, tout est lié inéluctablement.

Grâce au confinement, cette prise de conscience, rare, fournit des indications pour diriger l’après-confinement. Prendre la décision de ne rien changer est différent de n’en rien vouloir savoir. Cette honnêteté est inestimable. Pour éviter de s’enterrer dans la plainte. Assumer ses contradictions est un acte.

Les escales font partie du voyage, du voyage intérieur aussi. Ce qui est excitant ne coïncide pas avec la monotonie. Pour se mettre en mouvement, le plaisir escompté est le moteur. Le but est parfois encore dans les brumes quand déjà le désir réveille. Ce qui est vrai dans la sexualité est tout autant actif dans les autres domaines de la vie car la libido, le désir de vie qui anime, est le même quel que soit son mode et son domaine d’expression.

Être vivant, c’est s’appuyer sur cette libido. Eros, la pulsion de vie, ne va pas sans Thanatos, celle de la destruction. Leur désintrication est le problème. La solution est dans une bonne articulation.

Lors du confinement, beaucoup ont eu un accès privilégié (et inhabituel) à leur vie intime, personnelle. Le stress entraîné par l’exceptionnel du moment favorise une remontée de strates enfouies. C’est riche si on sait s’en servir. L’accepter, même si parfois c’est inconfortable, fait partie du voyage, exactement comme de tout voyage en contrées lointaines à explorer. 

L’ouverture à l’inattendu est une disposition d’esprit qui permet les découvertes et donc la richesse des rencontres. Celle avec soi étant parmi les plus intéressantes… Quand on revient d’un voyage, on est plein de souvenirs. Du confinement aussi les restes sont légion. C’est avec eux que le déconfinement se construit.

Le déconfinement n’advient pas un beau jour. Il émane de ce qui s’est passé, de tout ce qui s’est passé. Nous le fabriquons d’ores et déjà.

A demain…

Ariane Pinel :  carte du pays confiné

https://cargocollective.com/Ariane-Pinel