Un soutien-gorge, c’était quoi ? CONFINEMENT J 28


CONFINEMENT : J 28

Préserver notre santé mentale




Pour beaucoup, une constante vestimentaire du confinement est d’être beaucoup plus cool que d’ordinaire.
Se laisser-aller soulage-t-il ? Être décontracté en apparence aide-t-il à l’être profondément ?

Prenons alors la question à l’envers : pourquoi se met-on autant de pression en temps ordinaire ? Je ne parle pas des grandes occasions, celles des rendez-vous amoureux où il faut plaire à tout prix, celles des cérémonies. Non, quand il s’agit d’aller travailler, tous les jours.
Pas tout le monde bien sûr, les personnes qui sont fâchées avec le miroir ne vivent pas ces plaisirs quotidiens. A l’inverse, c’est une souffrance. Celles-ci sont donc ravies de cesser la mascarade durant un temps.

On s’habille pour qui ?

Pour qui cherche-t-on chaque jour à être tiré à quatre épingles ?

Si c’était uniquement pour soi, il n’y aurait pas de relâchement à la maison. On aurait envie de se plaire chaque fois que l’on se croise dans un miroir. Ce serait une constante.

Est-ce pour recevoir d’autrui des marques de réassurance narcissique ?  Dans les conditions du confinement, si ce n’est plus d’actualité c’est curieux. Par conséquence, ce ne sont pas les « autres » familiers qu’il est important de charmer.

Les collègues femmes entre elles se congratulent, s’observent ; c’est un fait. Les femmes se font-elles belles pour les autres femmes ?

Les relations entre les hommes et les femmes exigent-elles un jeu permanent de séduction ?

Au collège, au lycée, faire partie d’un groupe passe par des codes vestimentaires auxquels déroger équivaut à l’exclusion. La conformité y est extrêmement rigide. Le négligé a des lois autoritaires chez les adolescents. L’assurance d’appartenir à un groupe vaut aussi tranquillité.

Un soutien-gorge, c’était quoi ?


Les femmes sont nombreuses à profiter du confinement pour se remuscler les muscles soutenant la poitrine, elles sont heureuses de ne plus supporter la sensation désagréable de mal respirer que le soutien-gorge entraîne. Elles ont aussi laissé tomber les talons et soulagent leur dos, leurs mollets et leurs chevilles. Du coup, la prise de conscience des diktats qui pèsent sur elles pourrait peut-être leur donner envie de plus de liberté. Elles se maquillent très peu, voire pas du tout. Gain de temps et dépollution de la peau, que du bonheur…
Mais paraitre plus jolies leur est tellement chevillé au corps, tellement enseigné depuis qu’elles sont fillettes, que c’est comme une seconde nature. Dès que l’apparition est publique, il faut être présentable.
On se fait belles parce qu’on est élevées comme ça. On a une idée de ce qui est beau parce que des normes sont édictées et que nous cherchons à nous y conformer. Notre propre approbation vient nous réconforter. Le corset est mental !

Le narcissisme vient à la rescousse de la sécurité. L’assurance de plaire est vitale car être aimé fait partie de la dépendance initiale commune à tous les êtres humains. Nous arrivons tous sur terre incapables de nous débrouiller seuls. Le Bébé ne peut survivre si personne ne s’occupe de ses besoins primaires. Cette mémoire demeure. Être aimé, être aimable, plaire est indispensable pour vivre.

Alors si chez soi, on peut se permettre de ne pas se pomponner, c’est qu’un sentiment de sécurité y est plus fort qu’à l’extérieur. On peut être plus naturel-le. Moins d’efforts sont nécessaires…
C’est un bénéfice secondaire de ce confinement imposé. Sur ce point, c’est un gain de liberté.


A demain….

Un soutien-gorge, c’était quoi ? CONFINEMENT J 28 Un soutien-gorge, c’était quoi ?   CONFINEMENT  J 28 Reviewed by grangeard on avril 13, 2020 Rating: 5

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