La fin du régime CONFINEMENT J 51


CONFINEMENT : J 51

Préserver notre santé mentale

En 1992 la féministe anglaise Marie Evans Young lance l’INDD, International No Diet Day pour interpeller sur les questions de poids et de minceur obligatoire. Tous les 6 mai sont dénoncés les dangers de ces régimes. Depuis 2003, la Journée Internationale sans régime est timidement reprise en France.
La remise en question des régimes a sa bible officielle, c’est le rapport de l’ANSES de novembre 2010 qui démontre que tous les régimes échouent (excusez, non seulement 95 %  d’inefficacité !).  
Pire, ils font prendre plus de poids qu’ils n’ont font perdre et dérèglent l’organisme. Si vous avez besoin de perdre du poids, seul un régime équilibré en permanence est utile. Le problème, c’est en permanence. Rares sont les personnes ayant un problème qui peuvent tenir sur la durée, c’est pour cette raison qu’elles alternent « restriction / frustration : transgression ». Ces personnes sont exceptionnelles puisque les bons résultats sont de l’ordre de 5%, donc exceptionnels. Vous me permettez de vous interroger ? Maintenir un traitement qui rend un tel service, est-ce bien vu ? Que signifie cette faim des régimes ? Une envie de baguette magique ?
Elles aussi, les chirurgies de l’obésité ont un taux très (trop) élevé d’échecs, 40%. Au fond ces chirurgies (quelles que soient les techniques utilisées) imposent un autre régime alimentaire : il devient techniquement impossible de se nourrir abondamment.
Si les causes psychologiques profondes du rapport au corps et à l’acte de se nourrir ne sont pas sérieusement travaillées, le principe très simple « Aux mêmes causes, le même effet » s’applique et explique les faibles résultats des tentatives. La méthode n’est pas en cause. Le fond du problème devrait être réglé. Problème dont les causes sont multifactorielles et singulières…
Maintenant voyons la société…
C’est un scandale de culpabiliser les individus alors qu’en amont il est SIMPLE de changer ce qui crée ce « fléau », cette « épidémie mondiale ». En ce moment, on voit que le monde entier sait se mobiliser quand il veut…
L’obésité tue pourtant plus que le COVID. Et chaque année…

Une question de personne, un problème de société

 Fabriquer des produits sains, ne pas inciter à la surconsommation pourrait être une exigence politique. Interdire mondialement n’est pas si compliqué. Constatant ce qui se passe pour le COVID, le manque d’autres décisions énergiques laisse rêveur…
Plutôt qu’apposer des pastilles rouges aux produits sans intérêt nutritionnel et faisant grossir, il suffirait de les interdire. Les industriels seraient alors obligés de produire différemment. Quand on est au courant du nombre d’années que le monde de la santé a bataillé pour imposer le Nutriscore (ces fameuses classifications des aliments que le monde de l’agroalimentaire freinait, discutant des détails : le code couleur serait-il préférable à une autre notification, etc…) ou ce même monde de la santé perdant la bataille contre les publicitaires (sur décision du ministère de la culture) pour interdire les publicités incitant à manger certains produits dans les programmes pour enfants, quand on sait tout cela, on s’énerve juste un peu … La vidéo mise en ligne le 4 mai 2020 par l’association Cosmo + https://youtu.be/H3nNkBf6aY8 est très instructive au regard des interactions personnelles et sociétales, entre autres.
Parlons aussi des modèles de corps proposés, imposés, comme désirables. Les mannequins, les actrices incarnent le beau. Les femmes (surtout elles car les stéréotypes les concernent davantage pour des raisons culturelles très genrées) s’identifient donc à un seul type de morphologie, elles désirent leur ressembler pour être désirables. (Je résume à toute allure ce qui est détaillé dans les livres présentés ci-dessous en photo.) Il serait si simple de varier les apparences des individus jouant le rôle des personnages d’identification. Alors les gens seraient tous mieux dans leur peau et n’auraient pas envie de correspondre à des morphologies n’étant pas la leur.
Le business Minceur pèse des milliards. Et il pèse lourd dans les négociations. La collusion entre la santé et les intérêts financiers explique plus la propagation du virus de l’obésité que la faiblesse de caractère supposée des personnes.
La fabrication du désir a des ressorts marketing bien connus (idem, détaillé dans les livres en photo). La liberté est bien contrôlée en amont et l’influence sur les mentalités est efficace. L’individu est un être social et ses choix ne sont pas si personnels qu’il l’imagine.
La grossophobie boucle le tableau. Cette phobie du Gros est tellement installée qu’elle nous concerne toutes et tous. Pour preuve, le body beach : pour se préparer à se dénuder à la plage ou ailleurs, faire un régime s’imposerait. Les marronniers des magazines chaque printemps témoignent de cette obsession et partant de l’inefficacité des conseils, puisqu’il faut recommencer chaque année… Les bourrelets seraient indécents et moches. Il est bien compliqué d’avoir une bonne image de soi si votre corps n’est ni jeune ni svelte ni tonique, et il doit être les trois !
Le paradoxe est donc l’invitation permanente à consommer beaucoup et mal et les diktats de corps idéal qui correspond à quelqu’un consommant peu et bien…
Tous les mouvements actuels de body-positiv’ sont nés du ras le bol de décennies à fabriquer le fléau, l’épidémie de l’obésité. Des millions de personnes se compliquent la vie jusqu’au jour où les problèmes de santé interviennent vraiment en raison d’un excès de poids, fabriqué au fil des années pour les raisons ci-dessus. Un véritable cercle vicieux…
Durant le confinement prendre du poids a été une source continue de blagues depuis le début (se référer à J 7 et J 47). Ce qui montre à quel point ce sujet dépasse de loin la seule problématique de la santé. Là où ça devrait pourtant rester définitivement confiné !
A demain…  (autopromotion 😉

La fin du régime CONFINEMENT J 51 La fin du régime  CONFINEMENT J 51 Reviewed by grangeard on mai 06, 2020 Rating: 5

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