Sortir du confinement CONFINEMENT J 49
CONFINEMENT :
J 49
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« La libération ! » quand cette
expression est utilisée pour parler de la sortie de confinement, un léger malaise
m’envahit.
Ce mot n’est-il pas un peu exagéré ?
Quand on ne se rend même plus compte que la qualification de libération est passée dans le vocabulaire courant, c’est grave ! Restons attentif aux mots, ils traduisent le ressenti. A tout mélanger, on se perd.
La tendance à surestimer ses peines a un effet dévastateur.
Quand vraiment un grand malheur se produit, comment sera-t-il supporté ?
La plainte permanente décourage. Y compris la personne qui se plaint !
Il est vrai que certaines personnes ont très mal vécu le
confinement. Laissons-leur le terme de libération et le sentiment qui va
avec.
L’emprisonnement a sa levée d’écrou. La prise d’otage se
termine par une libération, dans les meilleurs cas. La Libération a signé le
retour à la paix, de juin 1944 à mai 1945. Dans quelques jours, le 8 mai est un
jour férié pour commémorer la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la
fin de la seconde guerre mondiale en Europe. Voilà à quoi renvoie pour beaucoup
La Libération.
Sans oublier le journal aussi connu par son diminutif Libé.
Mal nommer
les choses, c’est ajouter au malheur du monde.
Albert Camus le dit si bien et si justement.
S’affranchir du confinement est une excellente chose, nous
allons savourer la joie de retrouver d’autres personnes.
La vie en vase clos n’est pas du tout normale. De là à
comparer, encore une fois pour la plupart des personnes (heureusement), ces
semaines de confinement - chez soi - à une captivité, il faut s’interroger.
Une vérité déplaisante reste une vérité. Pourquoi ce
sentiment s’impose ? Inutile de repousser à plus tard. Procrastiner serait
une façon d’éviter les décisions qui sont bénéfiques pour que les leçons du
confinement ne s’envolent pas dès que la porte s’ouvre.
Se sentir libéré est exaltant, d’autant quand c’est parce que
des verrous ont sauté intérieurement. Confinement ou déconfinement pour
ceux-là, rien n’y change.
Loin de moi l’idée de ridiculiser la réaction hédoniste. Il
est très compréhensible de se réjouir de retrouver les plaisirs dont on a été
privés durant de longues semaines, cela fera du bien d’aller se défouler. C’est
tout à fait honorable de ressentir un réel bonheur à rejoindre des personnes
aimées. Tout autant que de prendre plaisir à se promener sans avoir à se
justifier, etc…
C’est le concept de libération qui me semble inadapté.
Sauf évidemment pour les personnes ayant souffert à un tel niveau et ce n’est à
personne à en juger… Nul besoin de faire partie de ces trop nombreuses victimes
de violences intrafamiliales pour y avoir droit ! L’appréciation est toute
personnelle et les critères d’évaluation très subjectifs. Nous n’avons pas à y
redire. En revanche, utiliser à tort et à travers cette notion de libération
l’affaiblit, bêtement.
Le déconfinement est attendu par de très nombreuses personnes
qui ont bien l’intention d’en profiter. Et c’est très bon signe ! Quand on
a été privé, le désir est fort. Le manque nourrit le désir, c’est un fait. La liberté
fait partie de la devise républicaine. L’exprimer correctement, c’est encore
mieux !
A demain…
Sortir du confinement CONFINEMENT J 49
Reviewed by grangeard
on
mai 04, 2020
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