violences conjugales et intrafamiliales CONFINEMENT J 12
Violence entre les 4 murs
Ça va ? NON parfois ça ne va pas !
Pensez, vous en avez le droit ! Enfant, adolescent ou
plus tard, à tout âge, réfléchir est un droit inaliénable. Vous n’avez pas à
subir. Si on vous humilie, le problème n’est pas de votre côté. Si on vous
oblige à avoir des relations sexuelles que vous ne désirez pas, ce n’est pas
normal. Si on vous dit de vous taire, ce n’est pas parce que ce que vous auriez
à dire vous ferait condamner mais l’auteur, lui, serait condamné. Ce n’est pas
vous la / le coupable. Lorsque votre esprit est embrouillé, ce n’est pas
normal. On vous l’a embrouillé à dessein. ATTENTION ! La confusion mentale
est un outil de domination, les reproches inversant la culpabilité sont un
grand classique de manipulation. L’alcoolisation est un facteur aggravant des
passages à l’acte. La surexcitation due à la pornocratisation, à la
pornographie avilissante est une cause d’agressions. Le rabaissement mène à des
exactions. Le sentiment d’impuissance que crée les mesures décidées de
confinement exacerbe les tensions.
On lit partout que les mal logés sont les plus mal lotis.
C’est encore pire en ce moment que d’ordinaire. Bien sûr, c’est déjà une
violence en soi.
Et dans le pire, il y a les mal accompagnés.
Ces enfants, ces adultes qui vivent dans la violence. Nous
n’avons qu’un aperçu de ce qui se déroule dans les murs, là, en ce moment.
Quand on connait les dégâts de la violence psychologique comme physique, sur l’échelle
du pire, il y a toujours pire. Dégâts sur tout le monde, les personnes qui
subissent comme leurs auteurs et le reste de la société qui détourne le regard
des féminicides, des incestes et autres maltraitances.
Le
premier ministre a indiqué qu’en zone gendarmerie,
les violences conjugales ont augmenté de 32% en une semaine,
et de 36% en une semaine dans la zone de
la préfecture de police de Paris (zone
gendarmerie, ça signifie que les gendarmes sont les référents et non la
police). Et encore, ce ne sont que les violences déclarées.
Intra-muros
c’est bien pire !
Malheureusement,
nous savions que les violences faites aux femmes et aux enfants
allaient exploser. On remonte à J2 : S’il est interdit de sortir, il n’est pas interdit de fuir et
se protéger ailleurs que chez soi. On peut toujours aller à la police, dans les
hôpitaux et chercher secours. Les huis-clos déchaînent des violences, on le
sait.
Ça va ? NON parfois ça ne va pas !
Un paradoxe énorme se profile en période de confinement. A
l’extérieur, la distanciation sociale est requise. A l’intérieur la proximité
peut devenir promiscuité ; on peut partager le pire, les miasmes de toutes natures et les
perversions.
Lorsque l’intérieur n’offre plus de protection et qu’il est
interdit de le quitter, le piège est grave. Comme le seront les dégâts
psychiques.
Il y a les violences qui laissent des traces visibles sur le
corps. Il en existe d’autres. Les marques indélébiles psychologiques se
remarquent moins dans l’immédiat. Pendant cette période de confinement elles
risquent fort de se propager à la même vitesse que le virus. Le ver est dans le
fruit. Plus certains vont « péter les plombs », plus le ruissellement
sera proportionnel. Ces meurtres d’âme font frissonner. L’impuissance dans
laquelle nous savons nous situer nous glace.
Avant de se quitter un dernier rappel : la liberté
n’est pas réservée à certains.
On fait quoi ? Composez
le 17. Les numéros d'écoute 39 19, (Violences Femmes info),
0 800 059 595 (Viols Femmes Informations) et le 119 (Enfance en danger) sont
également à la disposition du public.
Des hébergements d’urgence continuent à être possibles. Ils
sont organisés par les services de l’Etat, des associations, les mairies. Les
pharmacies sont des aides et bien sûr votre cercle relationnel ou familial. On
peut toujours changer de confinement en cas de force majeure.
Après cette période, le temps sera venu de prendre les
mesures qui s’imposent pour résoudre ce qui est à l’origine de ces situations
inacceptables. Mesures collectives : l’égalité femmes/hommes doit
progresser. Le président Macron avait décrété que c’était la grande cause du
quinquennat. La totale égalité est le terreau pour que les violences restent en marge. Mesures
individuelles : si la famille n’offre pas des conditions de vie sereine,
en toute sécurité, c’est qu’elle n’est pas bonne.
A demain…
violences conjugales et intrafamiliales CONFINEMENT J 12
Reviewed by grangeard
on
mars 28, 2020
Rating:
Aucun commentaire: