L'art de la dispute. POUR familles, couples, ados,enfants ET amis ! : CONFINEMENT J 31

 CONFINEMENT : J 31

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L’art de la dispute

L’art de la dispute est à cultiver. Il serait surprenant que tous ces jours de confinement ne soient propices à des conflits. Comment éviter que ça dégénère ?

Se quereller sans s’attaquer, sans se détruire relève du savoir-vivre le plus vital. Au sens propre de VIVRE dans les situations de violences intrafamiliales, heureusement en général on en reste au figuré. Oui, se jeter à la figure ses rancœurs est tout un art.

Les chamailleries des cours d’école grandissent aussi.  Les accrochages font partie de la vie. A les considérer ainsi ils en perdent de l’importance. On se dispute ? La belle affaire ! Y mettre toute la charge d’agressivité dont on est capable n’est pas indispensable. Sortir la bombe nucléaire à chaque altercation révèle une faiblesse diplomatique. On ne rompt pas les négociations à chaque embrouille. Sinon la vie en commun est impossible, la guerre est permanente.

La bagarre peut ne pas s’envenimer. C’est un principe de base, un accord mineur qui rythme toute relation. Car c’est le lien qui est à sauvegarder. Impérativement.

Il faut savoir perdre une bataille pour gagner non seulement la guerre mais aussi en sérénité. Se bouffer le nez sans cesse est fatiguant, épuisant même. L’énergie perdue à être sur le qui-vive peut ne pas être gaspillée. Les bouderies sont tout autant désagréables que les explosions. La vie n’est pas que combat ! Donc comment s’embrouiller avec tact et élégance pour résoudre les conflits sans dommages et intérêts ? Vous me répondrez que ça dépend de la gravité de la discorde et du caractère des protagonistes.

Certaines dissensions ne se résolvent pas facilement, certains différends reposent sur du lourd. Il existe des difficultés qui méritent réflexion et des désaccords majeurs qui exigeront des solutions. On doit donc démêler de quoi il retourne avant de s’emporter lors de tout clash. Cet effort de distance permet aux disputes de servir à quelque chose et faire évoluer les relations. Toute chicane est bonne à prendre, à décrypter. Il n’y a pas forcément de barouf pour rien ! Il faut voir de quelle nature est la bisbille.

Se trouver en contradiction, tant qu’il y a échange et réciprocité, ce n’est pas forcément inutile. Des accords de surface ne sont pas toujours préférables aux désaccords exprimés ouvertement et parfois vertement. Apporter une contestation constructive est un atout à la vie en commun qu’il serait négatif de minimiser. L’empoignade, l’engueulade mènent à des explications, certes musclées de temps en temps, mais néanmoins fructueuses sur le long terme. Entre gens de bonne compagnie, uniquement ! Ceux qui préfèrent ergoter ignorent l’usage de l’art de la dispute. Ils en sont restés au duel qui mène à la division, à l’inimitié.

La lutte pour la lutte, la fâcherie comme la joute verbale qui n’ont pour raisons d’être qu’expulser hors de soi son animosité ne relève pas de l’art de résoudre les heurts. Tout comme on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui, polémiquer ne peut se faire sans sélectionner les participants. Le débat, la controverse exige de discuter sans attaquer l’être des personnes impliquées. Blesser, humilier ne rentrent pas dans les règles du jeu.

Si l’incident crée du grabuge, lorsque le malentendu, le litige, la polémique enflent alors sortir de la crise devient urgent. On peut s’interrompre par exemple. Ce qui laisse du temps pour juger si la tension n’a pas enflé démesurément au cours de la prise de bec.

La mésentente est-elle si grave qu’une rupture s’ensuive ? Se chercher des noises est-ce une façon de se mesurer ?

La logomachie est une dispute de mots qui a de beaux jours devant soi !

Les synonymes du nom commun « dispute » sont en gras dans cet article. Vous voyez par vous-même qu’ils sont nombreux. Et encore, la liste n’est pas exhaustive. Cela suffit amplement à prouver que se disputer est une pratique courante. Ce qui démystifie l’importance de chacune de ces altercations.

La morale de cette histoire, laissons-là à Jean de La Fontaine :  
Fable 14, livre IX : Le Chat et le Renard

Le chemin était long, et partant ennuyeux,
               Pour l'accourcir ils disputèrent.
               La dispute est d'un grand secours ;
               Sans elle on dormirait toujours.

A demain…