Le temps des femmes et le CARE Confinement j 20


CONFINEMENT : J 20

Préserver notre santé mentale



Le temps des femmes
Les valeurs dites féminines sont les remparts actuels face au vertige de fin du monde. Le Care (prendre soin, faire attention) et l’amour seraient les seuls moyens de sauver l’humanité.
Les femmes sont physiquement sur tous les fronts. Dans le soin, elles sont surreprésentées et si mal récompensées par des salaires indécents. Applaudir à 20 h les personnels de santé exaspère profondément, « Payons dignement les aides-soignantes, les infirmières, ça leur suffira » répondent-elles d’ailleurs. Ce qui peut sembler sympa cache trop d’irrespect pour ne pas sembler suspect. Qu’en plus l’hypocrisie ne gagne pas avec le COVID est un souhait que je relaie bien volontiers.
A la maison, c’est le domaine féminin tradi. par excellence. Ça le reste. L’intelligence de la vie collective est désormais déposée entre leurs mains. La cuisine devient le centre de l’existence.
Faire les courses revient à aller chasser le mammouth, souvent les hommes s’y collent. Ça permet de prendre l’air.
C’est sur elles que l’intendance repose. La distribution des tâches devient stratégique.
Et l’amour bien sûr… Les femmes sont les grandes civilisatrices des pulsions des hommes.
Trop, pas assez, les femmes sont partout. La charge mentale est écrasante et la fatigue aussi.
Si tout ça c’est un peu lourd, rappelons ce qu’est la bisexualité psychique. Une solution toute trouvée…
La bisexualité psychique, ça veut dire que nous sommes toutes et tous un peu l’un et l’autre, psychiquement homme et femme. Sans vous faire un topo psychanalytique, il suffit de considérer que le contenu psychique n’est jamais seulement d’un côté féminin ou masculin. L’organisation sexuelle se fabrique déjà dans la tête.
Les études sur le genre montrent comment l’éducation oriente les enfants vers ce qui leur est attribué en fonction de leur sexe. Ce sont donc des préjugés et des stéréotypes qui gouvernent ce qui est jugé normal ou pathologique. Des traits de caractère étant considérés plutôt féminins ou masculins, selon que l’enfant est fille ou garçon, ils sont encouragés ou freinés et réorientés. La nature et la culture se tricotent ainsi selon le temps et l’espace, selon les époques et les lieux géographiques. Tout est relatif, et pas uniquement pour Einstein. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà écrivait déjà Pascal.
Comment s’articulent et s’articuleront à l’avenir ces deux mondes ? Reconnaître les préjugés, la porosité entre les sexes et la bisexualité psychique est le moyen de réunir et faire cesser la nocive domination qui est toujours à l’ordre du jour. Est-il utile de rappeler les différences de salaire, le plafond de verre, les abus sexuels, les normes, etc………………………………………………………………………………………………………………………….. ?
Jusque-là l’histoire a montré que les guerres terminées, les femmes sont renvoyées à une position subalterne.

Les règles des femmes et le pouvoir des hommes


Les règles instaurées par les femmes pour que ça roule sont donc d’actualité en ce moment. Le président Macron a choisi l’acronyme CARE pour le nouveau Comité d’Analyse Recherche et Expertise pour guider la décision gouvernementale dans les domaines médicaux comme sociétaux.
Quand on connait le poids des mots, on ne peut que relever ce qui est sous-jacent dans cette nomination. L’association d’idées n’a besoin d’aucune interprétation. Il suffit de relever le fait.
Alors relevons.
Le terme CARE est choisi parce que les valeurs qui le constituent s’avèrent celles de la survie. En ces moments difficiles comme lors de chaque grave crise, le fondamental reprend toute son importance. L’être humain se maintient en vie parce que l’on s’occupe de lui, grâce au soin.
Dans le choix de cet acronyme se lit une reconnaissance des principes que les femmes portent dans la société.  Les valeurs morales d’abord identifiées comme féminines (en plus du soin, la sollicitude, l’attention à autrui…) contribuent à influencer la conception de l’éthique. Le souci de l’autre maintient en vie, tout bonnement. Vie physique comme relationnelle, affective, ces caractéristiques dites féminines sont celles vers lesquelles revenir permet d’orienter le navire par gros temps.
Je ne vais naturellement pas analyser ce comité mais uniquement rester sur ce que ce choix sémantique révèle. Est valorisée l’éthique de vivre les uns avec les autres plutôt que contre les autres. La notion de dépendance ( et d’interdépendance) est au cœur de cette vision des relations.
Les féministes ont beaucoup travaillé le care. En ajoutant ce que les études sur le genre ont apporté force est de constater que la bisexualité psychique est au centre du changement que le care entraîne comme fonctionnement de société. Ces valeurs du care n’appartiennent ni aux femmes ni aux hommes. Elles sont attribuées en fonction d’un système social.  Rien ne s’oppose à ce que le CARE puisse se partager.

A demain…



Le temps des femmes et le CARE Confinement j 20 Le temps des femmes et le CARE   Confinement j 20 Reviewed by grangeard on avril 05, 2020 Rating: 5

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