Les enfants regrettent l'école CONFINEMENT J 35

CONFINEMENT : J 35

Préserver notre santé mentale

Quand les enfants regrettent l’école 

C’est la rentrée ? Mais on reste à la maison, on ne sort pas retrouver les copains et les profs.

Les enfants ont (comme leurs parents) envie de voir d’autres personnes que les seuls membres de la maisonnée. Enfin sauf quelques cas pathologiques pour qui dehors est (devenu) angoissant. Envie et besoin. La rencontre d’autres permet de quitter un cocon, un seul mode relationnel et oblige une nouvelle adaptation. On le sait.

Sait-on aussi que c’est indispensable de savoir faire vivre l’absence ? Quand, pour les petits, l’absence des parents est restée une présence interne cela ne provoque pas de panique. La sécurité intérieure se construit (aussi) par ces expériences renouvelées que l’on peut se quitter et se retrouver. En dehors des moments en commun d’autres moments existent. Ces séparations structurent tout rapport à l’autre. Sans peur et avec plaisir s’alternent les pleins et les déliés. L’écriture des relations ultérieures bénéficient de ces apprentissages.

La famille n’est pas le seul recours, on tisse d’autres liens qui enrichissent l’être humain, aussi jeune soit-il. La sociabilité est une qualité qui ne s’invente pas, elle se construit au travers de milliers d’expériences. Et je ne parle pas (encore) des familles toxiques. Prendre l’air dehors devient alors vital.

Quand la protection physique compromet la vie psychique

Les phobies des parents se transmettent aux enfants. Trop de protections se transforment en fragilisations.

Le risque de longues périodes hors contacts est réel. Une régression rendra plus vulnérables certaines personnes, enfants comme adultes. Tout dépend de leur structure psychique.

S’y ajoute un facteur dont on parle peu. Durant le confinement, la réalité de l’école est remaniée dans les têtes des enfants. Certains seront désemparés car ce qu’ils vont trouver après ne correspondra pas à leurs souvenirs. La première raison étant qu’en principe on a la manie d’améliorer les choses, de gommer certaines aspérités et l’autre raison majeure est que la réalité sera différente. Les nouvelles barrières de distanciation vont modifier les rapports des uns aux autres. Plus les recommandations seront anxiogènes, pire ce sera. Les corps à corps des enfants sont nombreux dans les jeux, sans oublier les bagarres et les câlins.

Cette nouvelle situation sera déstabilisante. Elle laissera des traces, comme toute expérience, évidemment.

J’invite chaque parent à y réfléchir en amont. Se souvenir que la socialisation est épanouissante avant de considérer les seuls nouveaux risques… MERCI ! beaucoup de futures pathologies seront ainsi évitées.

A demain…

Photo Robert Doisneau 1944 L’harmonica