L'image de soi et les mots bleus.... CONFINEMENT J 36

CONFINEMENT : J 36

Préserver notre santé mentale

L’image de soi

On ne se voit pas en général. Sauf en de rares instants : quand on se regarde dans un miroir, quand on croise son reflet dans une vitrine ou sur des vidéos ou des photos. Le choc peut être dans un sens ou dans un autre.

J’ai entendu des personnes effondrées parce que l’image ne correspond pas à la façon dont elles se voyaient de l’intérieur. Je ne peux plus me voir, au sens figuré, en découle parfois… Et à l’inverse d’autres rassurées quand l’image mentale était pire que la réelle… En fait, la photo est neutre. Seule l’interprétation est négative ou positive.

Le mot, lui, n’est pas neutre. Il est chargé symboliquement. Les mots de l’autre donnent sens. Ils détruisent comme ils construisent. Le poids des mots peut être lourd et négatif. Il est même des mots devenus tabous. Contournés. On parle de personnes rondes, par exemple. C’est dire quand on n’ose plus utiliser le mot qui vient en tête en premier lieu ! Un impensé est un refoulé. Il fait trop peur !
Gros serait devenu un gros mot ! Gros ne serait pas beau.  N’avez-vous jamais entendu un petit enfant repris par ses parents quand il dit, sans penser à mal, de regarder la personne grosse dans la rue ou au magasin ? Ça ne se dit pas ! lui est-il chuchoté… C’est pas poli de décrire une personne ?

Le beau est dans le regard

L’âge ou l’IMC ne sont que des chiffres, des indications objectives. Une personne ne se réduit jamais à quelques informations.

C’est le regard qui compte. Le beau est dans le regard. Un regard peut être silencieux mais il parle… le regard est bavard… L’acceptation de soi en découle.

Le désir lu dans un regard de l’être aimé rassure. On se sent belle ou beau quand on y lit du désir.

Le désir dépasse les hormones. Il exprime de l’amour, sous toutes les formes où l’amour se décline.

Le désir absent rend malade.

L’image que l’on a de soi se construit, se déconstruit, se renforce, s’annihile sans cesse. L’image est mouvante.

Le regard inscrit l’humain dans les relations. Le regard porté sur soi dépend de ce que l’on a reçu, de ce que l’on reçoit.

Je me souviens d’une phrase de mon psychanalyste, un vieil homme disparu aujourd’hui. A ma question comment élever un enfant ?  Xavier Audouard répond Aimez le ! Quand une personne qui vous connait aussi bien que votre psychanalyste vous reconnait capable d’aimer, capable de porter un regard bienveillant sans être emprisonnant, envahissant ou délaissant, vous portez sur vous-même un nouveau regard. Ce regard narcissise. Il est alors possible de redonner ce que l’on a reçu. Et plus on donne, plus on reçoit. La spirale est ascendante.

L’image de soi ne se limite pas à une des parties de soi, elle est un mixte.

L’image de soi dépasse les apparences. Ce qui vous est renvoyé est déterminant. Comme de regarder derrière le miroir pour voir ce qui constitue l’image.

Et parfois le miroir ferait bien de mieux réfléchir avant de réfléchir un reflet…

A demain…

Je lui dirai les mots bleus

Les mots qu'on dit avec les yeux

Parler me semble ridicule

Je m'élance et puis je recule

Devant une phrase inutile

Qui briserait l'instant fragile

D'une rencontre

D'une rencontre

Je lui dirai les mots bleus

Ceux qui rendent les gens heureux

Je l'appellerai sans la nommer…

CHRISTOPHE