Ne pas pouvoir s'en sortir CONFINEMENT J 34
CONFINEMENT :
J 34
Préserver
notre santé mentale
Ne pas pouvoir s’en sortir
Une personne sur 10 seulement parle de sa peur du COVID 19,
les autres de celle du confinement. L’échelle des dangers ainsi posée mène
à quelques réflexions.
Le risque de mort reste potentiel, certes il est
définitif.
Freud nous a appris que l’on n’arrive pas à croire à sa
propre mort, à se la représenter. On sait bien qu’on va mourir mais notre mort
est irreprésentable.
Les répercussions sur le mode de vie sont bien présentes,
facilement perceptibles.
Quand la plupart des gens parlent de ce que ce confinement
entraîne pour eux, en bien (parfois) et en mal (souvent), pouvons-nous y voir un
réflexe de vie ?
Ignorer au quotidien les raisons pour lesquelles ce quotidien
est perturbé et rester concentré sur ce dernier chasse un certain nombre
d’angoisses.
L’impuissance est totale face aux hasards d’une infection alors
qu’un semblant de pouvoir demeure sur les façons de vivre son confinement.
Le sentiment d’impuissance est particulièrement anxiogène.
C’est donc un mécanisme de défense psychique basique que de se raccrocher à ce
que l’on maîtrise.
Est-il surprenant que la vie soucie plus que la mort ?
Il est rassurant de prévoir. Or, la mort est le grand mystère
de la vie. Le désir d’évacuer la mort est d’autant plus impérieux qu’elle se rapproche
insidieusement par un invisible virus.
Ce n’est
pas le doute, c’est la certitude qui rend fou
écrit Nietzsche, dans Ecce
Homo. Toutes les certitudes balayées depuis quelques semaines ébranlent. On
sait qu’on ne sait pas…
On n’arrive pas à comprendre comment ça va se terminer, si
même on en finira un jour avec la pandémie. Peut-être reviendra-t-elle ou une
autre, inconnue à ce jour. Troublant, déstabilisant, le doute s’invite et
s’installe.
La certitude de la mort se
rapproche. Penser à la
mort n’a rien d’attirant. Proche de nous, elle fait irruption à la maison avec
les informations quotidiennes.
On veut se sentir préservé si on respecte scrupuleusement les
consignes, même si on n’en n’a pas la moindre envie. Mais on doute. Trop
d’inconnues sont à penser en même temps. Une économie psychique s’instaure.
La réalité s’avère être angoissante. Tenter de maintenir à distance,
refouler ce qui angoisse est un réflexe psychique.
Eloigner la mort serait la récompense de ce que l’on
s’inflige en renonçant aux plaisirs qui sont dehors et auxquels on n’a plus
accès. S’il faut choisir, alors ce sera la peur pour éviter l’angoisse. On espère
acheter sa survie.
On sait que les virus sont puissants. Ils viennent de dominer
la planète. Le COVID est une maladie qui en découle parmi d’autres. L’être
humain se révèle d’une vulnérabilité qu’il passe son temps à combattre depuis
la nuit des temps. Et voilà tout son savoir dominé par l’infiniment petit… Ce
renversement mène au bouleversement que l’on craint tragique.
La terreur de ne pas s’en sortir si on est atteint du COVID
explique que l’on préfère nettement s’occuper de quand on va sortir, qui pourra
sortir, comment, avec qui…
Et
pour finir, comment va-t-on s’en sortir ?
La question
dépasse les seuls risques liés à la santé. Le monde tremble. Alors, bien sûr
qu’il est rassurant de se raccrocher au confinement et au déconfinement, avec
tous leurs aléas.
A demain...
Ne pas pouvoir s'en sortir CONFINEMENT J 34
Reviewed by grangeard
on
avril 19, 2020
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