Mieux vaut être seul-e que mal accompagné-e CONFINEMENT J 33
CONFINEMENT :
J 33
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Mieux vaut être seul-e que mal accompagné-e
Cette maxime aurait pu être inventée pour le confinement tant
elle se répète !
Pour rappel, le sentiment de solitude peut se ressentir
n’importe où. La foule solitaire est une analyse sociologique de David
Riesman, elle date de 1950 et témoigne de l’extrême solitude au milieu de très
nombreuses personnes avec lesquelles aucun contact véritable ne s’établit. Le
manque de communications s’avère douloureux voire insupportable. Ce n’est alors pas
le manque de possibilités mais l’incapacité à les transformer qui saute aux
yeux. Et fait mal !
Dans les premiers temps, le confinement en solo semblait être
très compliqué. Or il s’avère que c’est encore pire lorsque les confinés sont
mal accompagnés. Les tensions externes à résoudre s’ajoutent au sentiment
d’enfermement.
Être seul peut avoir autant d’avantages que de désavantages. Qui
ne sait désormais que Shakespeare a écrit Le roi Lear durant la
quarantaine de la peste ?
La liberté durant cette longue période de confinement pencherait
du côté de celles et ceux qui n’ont pour compagnie qu’eux-mêmes.
Sauf à ne vraiment pas se supporter soi-même, il est
évidemment préférable de ne pas avoir à endurer une présence qui serait un
préjudice. Sans aller jusqu’aux violences qui sont les extrêmes preuves que la
solitude n’est pas si grave, plus les jours passent et plus se vérifie que la
solitude permet de se retrouver alors que se sentir seul-e avec les autres
aggrave le sentiment de solitude et fait perdre du temps. Car le temps, ne l’oublions
pas, reste un bien précieux.
Seul-e, on n’est pas dérangé-e. Le privilège de l’ennui est
créateur. L’absence de conversations futiles permet d’éviter de se perdre dans
des riens, d’être pollué-e et envahi-e.
Qu’est ce que ce serait d’être bien
accompagné-e ?
Tout ce billet demande à être écrit au masculin et au
féminin. Parce que les réponses sont très singulières et peut-être que les
hommes et les femmes n’expriment pas toujours des envies identiques. Et je ne
voudrais pas donner l’impression, lors d’une lecture rapide, que qu’être seul s’accorde
mieux au masculin. Cette précaution me parait indispensable à la bonne
compréhension…
Nous n’avons pas la même définition de l’accompagnement de
qualité. De même, pour le sentiment de solitude.
Ce confinement peut rapprocher des personnes qui sont
éloignées géographiquement et en éloigner d’autres qui sont dans le même
espace. Quand un désir commun se partage, il n’y a pas de solitude. A l’inverse,
on peut alors physiquement jouir de la solitude. Lors de ce confinement, il se
vérifie qu’il est très pénible d’avoir en permanence quelqu’un sur le dos avec
qui on s’ennuie ou qui nous ennuie. Cette expérience que le confinement oblige
d’affronter fait voir la solitude sous un autre jour, nettement plus enviable.
Lorsque la peur d’être seul-e est à la base d’unions, ou l’habitude
ou d’autres raisons qui n’ont plus rien à voir avec le choix de la personne
avec qui on partage sa vie, les impasses de la relation explosent à la conscience
de certains confinés. Ces contradictions ont souvent voulu être ignorées dans
la vie ordinaire. En ce moment, elles exigent d’être reconnues pour ce qu’elles
sont : un problème.
Quand l’idée qu’être accompagné-e était préférable, plus
sécurisante, vient à basculer vers le fait qu’être accompagné-e empêche de fabriquer
du bonheur alors, même s’il n’y a pas de heurts majeurs, il devient pesant de
n’être pas libre, seul-e.
Si c’est le cas, ce qui a été ouvert par ce moment où l’on ne
peut pas sortir pourrait ne pas se refermer lorsque le déconfinement arrivera.
Si le bon moment n’est pas encore venu aujourd’hui d’en tirer les conséquences,
y réfléchir s’impose. Sans cris ni pleurs mais avec sérénité et sagesse, le
déconfinement s’anticipe.
A demain….
Mieux vaut être seul-e que mal accompagné-e CONFINEMENT J 33
Reviewed by grangeard
on
avril 18, 2020
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