Préparer le déconfinement, quelle angoisse ! CONFINEMENT J 45

CONFINEMENT : J 45

Préserver notre santé mentale

Préparer le déconfinement, quelle angoisse !

On s’était dit « quelle fête ce sera ! », c’était il y a un mois. On n’en pouvait plus, ça ne faisait que commencer. On savait bien qu’il y aurait un terme, on ne savait pas quand.

Les jours passent. Le confinement dure. Plus dur pour les uns que pour les autres. Pour tous, il s’installe. Quand il est question qu’il se désinstalle, la réalité n’est pas aussi simple qu’elle avait été imaginée. Un mois, c’est long et c’est court. Un mois, c’est la bascule entre l’ancien monde et le nouveau monde.

L’incertitude devient reine. Pas de date commune, ça veut dire aussi pas d’évènement collectif ou de référence à partager. Alors que le 17 mars a marqué le tournant, il n’y aura pas un 11 mai chargé de valeur symbolique. Or, le symbole a son importance. Il est structurant.

Tout devient individuel. C’est un signe fort.

L’école ? Si on veut. Le travail ? Si possible chez soi. Ce qui sera ouvert, à quelles conditions ? A voir… Le déconfinement est flou.

Ça fait tourner les têtes ! Celles qui sont bien faites s’en accommodent. Elles retrouvent un semblant d’équilibre. Mais les autres ? Elles vacillent.

Tentons l’étayage…

Malaise dans la civilisation

Le virus ne va pas s’évanouir, c’est devenu clair pour tous. Sans adhésion de la population l’éradiquer est très compliqué. Or plus la situation s’éternise plus les autres paramètres que ceux de la stricte situation sanitaire pèsent lourd.

Une réelle déstabilisation s’entrevoit. Des impératifs contradictoires sont perçus par les personnes, touchées de mille façons.

Nous entendons de plus en plus de souffrances s’exprimer. Nous savions que ce serait le cas et ça arrive encore plus vite que nous l’avions estimé. Le confinement a pu réveiller des traumas et le déconfinement tout autant !

Cette période est tout à fait exceptionnelle, dans le sens de l’exception, de pas ordinaire. Il faut l’assimiler très rapidement. C’est darwinien. S’adapter est l’unique solution. Il s’agit d’aller puiser les ressources que nous avons au fond des tripes pour réagir, comme lors d’un tremblement de terre, comme en temps de guerre. Ou plus couramment, pour les femmes ayant accouché, ce moment où l’on ne peut plus reculer, même si la douleur est insupportable. Il faut bien continuer jusqu’à la délivrance.

Perdre du temps à regretter, c’est perdre de l’énergie. Eros, la pulsion de vie est l’alliée. Faisons-lui de la place. Accepter l’incertitude et s’y positionner est une stratégie de rebond rapide. Faire face n’est pas une option. C’est une nécessité. Psychiquement, réveiller ces forces n’est pas réservé à quelques-uns. Dans les coups durs, la plupart révèlent le meilleur d’eux-mêmes. L’être humain veut vivre, pas seulement survivre.

Il est fort probable qu’une nouvelle vague de ce virus viendra. La science est faillible, dépassée. D’autres virus s’inviteront peut-être. Cette prise de conscience des conséquences sur nos vies est accélérée par le déconfinement. Soyons réalistes…

Ta douleur 

Titre de l’album Le fil (2006) de l’excellente chanteuse Camille

Lève-toi c'est décidé
Laisse-moi te remplacer
Je vais prendre ta douleur

Doucement sans faire de bruit
Comme on réveille la pluie
Je vais prendre ta douleur

Elle lutte elle se débat
Mais ne résistera pas
Je vais bloquer l'ascenseur
Saboter l'interrupteur…