Sous les masques des filles CONFINEMENT J 46
CONFINEMENT :
J 46
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Sous les masques des filles
Mais, quelle honte ! Alors que l’on sait que les femmes
sont débordées par le confinement, qu’elles assument un nombre de tâches matérielles
considérablement élevé parce que l’intérieur de la maison continue à être perçu
comme de leur ressort, qu’une ministre a exprimé sa peur de leur effondrement
après le déconfinement, un scandale passe inaperçu.
C’est quoi cette injonction faite aux femmes de se mettre à
la couture ?
Bénévolement bien sûr ! Quel machisme ose s’étaler sans
culpabilité et avec un paternalisme à vomir sans que ce soit dénoncé ?
C’est (encore) une manifestation sexiste ordinaire que nous souhaitons mettre
en lumière. Savoir coudre n’est pas génétique !
Les femmes ne sont pas une main d’œuvre gratuite à solliciter
comme allant de soi. MERCI !
Vraiment ???? Rien ne vous saute aux yeux ?
Le 1er
mai, ce n’est pas que le moment d’offrir du muguet. C’est se souvenir que tout
travail mérite salaire. Les petites mains, anonymes et sans
rétribution, celles qui devraient rosir de plaisir qu’on les félicite et s’en
contenter, n’iront pas défiler.
Où sont les femmes ? Aux machines et aux fourneaux.
Ils causent, elles cousent.
Rien ne sert d’opposer les femmes aux hommes. SVP cesser de les
prendre pour des cruches ! Certaines sont prêtes à en découdre. Certains,
sans s’en rendre vraiment compte ont un air de supériorité qui nous crispent
vraiment. On se croit revenir aux temps des dames patronnesses. Est-ce
souhaitable ?
Où allons-nous ?
Dans quel monde vivons-nous pour que ne soient pas démasqués
ces messages autour des masques ?
Au boulot, les filles. Allez, vous êtes FORMIDABLES. Les
doigts sur la couture, on vous complimente. Comme des gamines. Dites merci.
Quoi, pas contentes ? Là, vous exagérez… On s’extasie sur le Care. Ça
ne coûte rien…
Le travail gratuit des femmes, en cette période, ce serait
mesquin de ramener ça sur la table… Les différences de salaires, le plafond de
verre ? Voyons, Mesdames… On vous gratifie de reconnaissance… Qui n’a pas
besoin d’amour ?
L’AFP pourtant nous apprend, si on y fait attention et que
l’on souhaite s’y attarder, que d’autres choix sont faits. A Lille, la municipalité a
décidé de payer les couturières entre 4 et 5 euros le masque a indiqué la
maire, Martine Aubry.
En Gironde, 3.000
m2 du Parc des expositions à La Teste-de-Buch ont été transformés en atelier de
couture de masques répondant à un appel d’offres de collectivités locales de la
Métropole de Bordeaux. 130 postes ont été créés en quelques jours. Le projet a
été mis sur pied par un industriel du coin. Et, précise l’AFP, les couturières
seront rémunérées au Smic et les heures supplémentaires seront payées.
Une exception !
Nous aimerions que cela devienne la règle ! Pourquoi les femmes ne
seraient pas reconnues ? Très bonne question pour le nouveau monde…
Le COVID n’est
qu’un virus. Déstructurer toute une société sans réfléchir a un sens.
En ce 1er
mai, si ce n’est pas dans les rues que les cortèges battront le pavé, alors, que
dans nos têtes défilent les souvenirs d’acquis qui ne sont pas tombés du ciel.
Le symbole des masques est trop visible pour passer inaperçu. Nous avons déjà
(et nous y reviendrons) souligné leur impact sur les rapports entre les gens à
l’avenir, sur une sociabilité qui ne s’en tirera pas indemne si on n’y prend
pas garde. Commençons par ouvrir les yeux sur leurs conditions de fabrication.
A demain….
Sous les masques des filles CONFINEMENT J 46
Reviewed by grangeard
on
mai 01, 2020
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