Touche pas à mon masque ! Confinement J 22
CONFINEMENT : J 22
Préserver notre santé mentale
Le masque, ludique et effrayant
Le masque représente bien la présidence Macron, le
« en même temps » est tout un symbole.
A la fois, synonyme de fête, de déguisement pour
mardi-gras, pour le carnaval, le masque est aussi mortuaire. On ne peut
ratisser plus large !
Aussi les associations d’idées qui l’accompagnent
sont multiples et richissimes.
Petit tour, non exhaustif… « A quoi ça
vous fait penser ? »
Zorro, le héros masqué, celui qui délivre des
méchants… Zorro est arrivé et tout va bien se terminer ! Zorro le
courageux et intrépide héros qui veut rester anonyme. On a tous dans le cœur ce
bel hidalgo de notre enfance qui sauve la situation.
Pour celles et ceux qui ont grandi mais aiment
toujours jouer, c’est le masque du club libertin qui vient en tête. C’est le
carnaval de Venise ou de Rio ou d’un bled paumé et c’est toujours la débauche,
l’excès hors-normes. Cette orgie qu’on nous prédit après le déconfinement,
comme il était de coutume au Moyen-Âge après les épidémies de peste.
Les médecins de la peste portent un masque en forme de long bec blanc recourbé (ce bec
de corbin fait qu'ils sont alors comparés à de lugubres vautours)
rempli d'herbes aromatiques conçues pour les protéger de l'air putride
selon la théorie des miasmes de l'époque. (merci Wikipédia)…
Le masque protège l’ouvrier, l’apiculteur, le
dentiste, et bien sûr le chirurgien.
Le masque médical protège à la fois le malade et
celui qui le traite. Cette double fonction est fort intéressante dans
l’imaginaire. Le rapport entre soi et autrui est médiatisé par ce petit morceau
de tissu. En faisant limite, il sauve.
C’est le masque de grossesse qui annonce la
délivrance !
Le masque à l’avocat donne à la peau un éclat
extraordinaire, promettent les esthéticiennes. Ces soins du visage coucounent
la personne toute entière au travers d’un masque. Vocation identique quand il
est capillaire, puisqu’il est de notoriété publique que l’on va chez le
coiffeur quand on n’a pas le moral (pas en période de confinement, bien sûr…).
Pour les intellectuels, la référence c’est le Masque
et la Plume. C’est une des plus anciennes émissions de radio, diffusée
depuis 1955. On y vient non-masqué, enfin physiquement tout au moins.
Parce que le masque peut aussi être compris comme une
posture psychique. On peut se dissimuler tout en ayant le visage à nu.
Pour les cinéphiles, The Mask, drôle ou effrayant, au
choix et surtout selon l’âge que l’on a.
Les éditions « le Masque » étaient évidemment
spécialisées dans l’espionnage, le suspense, le policier.
Le mystère règne derrière le masque !
Bas les masques…
On a envie de débusquer les énigmes, de passer de
l’autre côté.
L’inconscient de chacun est un sacré terrain de jeu.
Derrière le masque bien présentable, derrière la barrière du refoulement,
qu’est ce qui se cache ? Qu’est ce qui n’avance que masqué dans les
lapsus, les mots d’esprit, les symptômes, qu’ils soient individuels ou
collectifs ?
Car c’est bien de cela qu'il s’agit dans
cette période où le monde s’arrête et où on tâtonne pour trouver des réponses.
Réponses immédiates pour soigner, pour éviter que la propagation flambe et
réponses à trouver à plus long terme, réponses qui ne nous sont pas données
mais qui sont masquées derrière les problèmes.
Qui se cache derrière le masque ? Ce fut
toujours une énigme.
Prenons l’Homme de fer. L’identité supposée du frère
de Louis XIV, le Roi Soleil, accordée à cet homme qui, même en prison, vivait
sous un masque, fort inconfortable, de fer donc.
D’autres masques protègent de la peur qu’un visage
pourrait susciter. Ce fut le cas du roi Baudoin IV, dit le Lépreux à Jérusalem.
Des romans d’amour sont bâtis sur cette intrigue de
personnages masqués et enflamment encore certains imaginaires.
Démasquer les angoisses qui entraînent à vivre comme
si on était quelqu’un d’autre, retirer ces masques imposés par des normes et
des habitudes et se retrouver réellement est le point d’horizon vers lequel
marchent celles et ceux qui sont en recherche de vérité.
Pour ceux qui se trouvent les plus lucides, l’effroi ressenti
devant notre » monde tel qu’il va à sa perte » mène à ce qu’on se
masque face à la dure réalité. Réaliser que les masques anti-pollution sont
nécessaires pour vivre dans certaines villes est tellement fou, tellement
angoissant. Les êtres humains sont donc capables de telles extrémités et ça ne
les calme pas…
COVID vide nos villes, vide nos existences des rapports
sociaux qui font notre humanité. Sommes-nous vides à l’intérieur de nos âmes
pour n’en tirer aucune leçon, aucune autre leçon que de vivre masqués ?
Touche pas à mon masque ! Confinement J 22
Reviewed by grangeard
on
avril 07, 2020
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avril 07, 2020
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