Ce que l'enfance nous apprend CONFINEMENT J 53
CONFINEMENT :
J 53
Préserver
notre santé mentale
On a oublié les gosses !
Il faut bien admettre qu’on
entend tout et son exact contraire. Des spécialistes tout autant reconnus les
uns que les autres exposent tour à tour leur inquiétude et leur confiance.
Finalement, chacun repart avec ce qu’il avait en lui au début. Les uns sont de
plus en plus préoccupés, les propos des experts allant en ce sens alimentent
leurs argumentations. Les autres sont rassurés puisque leurs experts vont dans leur
sens. Les interviews d’enfants complètent le tableau, exactement de la même
façon. Chaque camp a ses prophètes.
Au bout du compte, tout est
pareil. Les uns sont angoissés et les autres confiants. Certains enfants
resteront à la maison et d’autres iront à l’école. La fracture française a
trouvé un nouveau terrain pour s’exprimer à ciel ouvert.
13,7 millions de mineurs (INSEE
2017) vivent en France. Un enfant en bas âge et un grand adolescent n’ont pas
vraiment les mêmes préoccupations et psychologies. Les enfants sont aussi
différents que les adultes. Il serait donc absurde d’estimer qu’ils se
ressemblent davantage jeunes qu’ils ne le feront plus tard. Les points communs
et les différences existent à chaque classe d’âge. La différence est la norme.
Aussi interroger la génération
C pour instituer le Coronavirus comme point de bascule est une excellente
idée si on ne tombe pas dans le biais d’uniformiser. Vivre 2020 aura une
incidence pour chaque être humain et encore plus pour les personnes qui auront
une expérience singulière avec le virus ou le confinement/déconfinement. C’est
la composante majeure de tout épisode : qu’en a-t-il été pour moi ?
Les enfants vont-ils s’adapter
mieux que les adultes ? Certains enfants, oui. La plasticité est
supérieure à l’âge tendre. D’autres seront traumatisés parce que leurs
conditions de vie auront été compliquées du fait des effets collatéraux du
COVID. S’ils sont frappés personnellement à un titre ou à un autre, quel que
soit l’âge, ils seront marqués par 2020.
A l’heure actuelle on ignore
l’impact inconscient. On essaie de maîtriser au maximum les dégâts de la crise.
On ne saurait déterminer les suites à long terme aussi vite. Il est évident que
des conséquences persisteront, c’est leur degré qui importe principalement. La
quantité d’effets secondaires et leur qualité les rendent plus ou moins
maîtrisables.
Les enseignants se donnent un mal
de chien pour préparer la rentrée, ils font appel à des trésors d’imagination
pour innover dans leurs conditions d’enseignement. Ils connaissent leurs élèves
et tentent de trouver des solutions adaptées.
L’inégalité des familles,
économique, culturelle, affective a-t-elle été aggravée ? C’est probable.
L’après sera un « comme
avant, en pire » prédisent les pessimistes.
Nous tablons sur un apprentissage
relationnel que la capacité d’adaptation des enfants facilitera. Si les adultes
sont passéistes, ils auront des difficultés à saisir rapidement les enjeux.
Les efforts conscients referont
surface chez les plus créatifs, c’est leur manière d’être au monde.
Mieux comprendre permet de
minimiser l’impact négatif, agir activement en ce sens s’impose pour bénéficier
d’un rebond. Il est courageux de forcer le mouvement en ce sens, d’une manière
volontariste afin d’entraîner positivement cet après.
Sans se leurrer tout en le faisant
Cet engagement agit sur les
enfants qui ont une force de vie correspondant à cet âge. Renforcer ces
capacités les décuple, si l’élan n’est pas brisé par des adultes trop
anxiogènes. C’est le meilleur à faire pour le moment. Maîtriser l’angoisse et
la transformer en peurs exprimables, dominer l’anxiété et la traduire en
inquiétudes gérables, voilà l’orientation. L’enfant a besoin d’être élevé, dans
le sens premier du terme. J’ai peur mais j’y vais quand même…
Nous sommes tous un peu dépassés
et il n’empêche qu’il est urgent d’avancer. L’incertitude ne bloque que si on
veut tout prévoir. L’enfance justement ne fonctionne pas sur ces bases.
Et c’est là où il ne faut pas
oublier les gosses !
Ils nous enseignent.
Ils nous montrent un
émerveillement dont on a tant besoin.
Ils nous offrent une insouciance
qui permet d’affronter les lendemains en chantant.
Il ne faut pas oublier les gosses
en nous, celles et ceux que nous sommes encore un peu, quelque part.
Oui, faire l’enfant, encore une
fois, encore un peu… Jouer sérieusement et faire comme si… Croire au Père Noël
et c’est pas grave si c’est pas vrai… Ne pas devenir vieux et ne plus
croire en rien… Se battre contre les monstres, imaginer et grandir… S’enthousiasmer
généreusement, s’emballer, s’émerveiller, oh oui… C’est l’heure des rêves de
gosses, c’est le moment de décrocher la lune.
A demain…
Ce que l'enfance nous apprend CONFINEMENT J 53
Reviewed by grangeard
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mai 08, 2020
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